Norbert Elias et le projet d’une « psychologie socio-historique »
Olivier Agard
Olivier Agard, « Norbert Elias et le projet d’une « psychologie socio-historique » », Revue germanique internationale, 10 | 1998. Mis en ligne le 26 septembre 2011. URL : http://rgi.revues.org/690
Extrait de l’article
Écrits dans les années 1930 en Angleterre, initialement parus chez un éditeur suisse en 1939, les deux tomes de Über den Prozeß der Zivilisation ne furent découverts par un large public que dans les années 1970. La traduction française de la première partie, mise sur le marché en 1973 sous le titre de La civilisation des mœurs, pouvait passer pour un travail contemporain. Elias y reconstruit, à l’appui — entre autres — d’un corpus de « traités de convenances » (du De civilitate morum puerilium d’Érasme jusqu’à l’édition de 1774 des Règles de la bienséance et de la civilité chrétienne de La Salle), l’évolution du contrôle des émotions et de la gestion des fonctions corporelles par la société, de la fin du Moyen Age au début du XIXe siècle. Le champ de l’histoire du corps et des sensibilités était alors (autour de 1975) au centre des préoccupations.