La formation de l’État au début de l’époque moderne. Pour un concept « quotidien » de culture politique
Birgit Emich
Birgit Emich, « La formation de l’État au début de l’époque moderne.
Pour un concept "quotidien" de culture politique ». Titre original : « Frühneuzeitliche Staatsbildung und politische Kultur. Für die Veralltäglichung eines Konzepts », Zeitschrift für historische Forschung, vol. 35 (2005), p. 191-205. La traduction a été publié dans Trivium, n° 2 (2008).
Extrait de l’article
Que doit nous apporter une histoire culturelle ("Kulturgeschichte") du politique ? Elle ne doit pas se laisser réduire à une science sectorielle, découpée sur le modèle du camembert statistique, mais nous ouvrir, au contraire, une perspective vers le global. Ce « global », que l’on peut assimiler de façon assez vague au politique, elle ne doit pas seulement le présenter sous un autre éclairage, mais aussi l’expliquer de façon plus satisfaisante que les approches conventionnelles. Et elle devrait s’aventurer dans les domaines plus « durs » de l’histoire politique et de l’histoire constitutionnelle, c’est-à-dire des processus macro. C’est à un tel processus macro-historique, qui appartient de surcroît aux thèmes classiques de l’histoire politique et de l’histoire constitutionnelle, que je m’intéresserai : à la formation de l’État, plus exactement, à la formation de l’État au niveau provincial, et particulièrement à ce que l’on pourrait appeler l’intégration territoriale, soit l’annexion de territoires nouvellement acquis.