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Domenico et Polonio Rota, Martin Bézard et la production d’« ouvrages à la damasquine » à Paris sous François Ier

Guy-Michel Leproux

Leproux, Guy-Michel, "Domenico et Polonio Rota, Martin Bézard et la production d’« ouvrages à la damasquine » à Paris sous François Ier", dans Bibliothèque de l’école des chartes, 2003, tome 161, livraison 1, p, 59-70,

Extrait de l’article

Le terme de « damasquine», sous le règne de François Ier, n’était pas encore réservé au seul travail du métal. Certes, les bronzes incrustés d’or et d’argent produits en Syrie et en Égypte étaient très appréciés des collectionneurs occidentaux, et leur imitation par des artisans d’Italie du Nord est attestée dès les dernières années du XVe siècle ; d’autre part, un damasquineur spécialisé dans la décoration des armes, l’Espagnol Diego de Çaias, était employé à la Cour dans les années 1530. Cependant, plus qu’à une technique particulière, l’expression d’« ouvrage à la damasquine » renvoyait surtout aux motifs d’inspiration orientale qui ornaient cette production, et elle était souvent employée comme simple synonyme de « mauresques ». Dans les comptes royaux, elle recouvre des objets fort divers, généralement fournis par des marchands joailliers: on peut ainsi noter, parmi d’autres mentions, l’achat d’un miroir encadré de bois d’ébène « taillé à la damasquyne », celui, fait à Benedetto Ramelli, marchand de Ferrare, d’une masse d’arme et d’un poignard « ouvré à la damasquyne, ayant le manche de jaspe gravé et chargé d’or », ou au joaillier Allart Plommier d’un collier d’or « taillé à la damasquine »et semé de rubis et turquoises.

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