Charles-François Mandar (1757-1844) ou l’architecture dans ses détails
Antoine Picon
Antoine Picon. Charles-François Mandar (1757-1844) ou l’architecture dans ses détails, Revue de l’Art, 1995, n° 1, p. 26-39.
Extrait de l’article
Au cours de la première moitié du XIXe siècle s’affirme une architecture d’ingénieur rationnelle, sobre jusqu’à l’excès, que l’on rapporte volontiers à l’enseignement dispensé par Durand à l’Ecole polytechnique. Cependant ce dernier n’est pas seul en cause. D’autres figures, d’autres influences permettent de mieux comprendre la pratique architecturale des ingénieurs de l’Etat, les principes dont elle procède ainsi que les questions qu’elle pose.
Dans cette perspective, l’action de Charles-François Mandar, professeur d’architecture à l’Ecole des Ponts et Chaussées, l’une des principales écoles d’application de Polytechnique, de 1796 à 1820 revêt un relief tout particulier. Chargé d’enseigner le projet aux futurs ingénieurs des Ponts et Chaussées, Mandar ne se contente pas d’appliquer les règles générales de composition édictées par Durand. A la recherche d’une efficacité plus immédiate, sa démarche témoigne d’un certain nombre d’interrogations originales, touchant aux rapports entre architecture et construction notamment, interrogations appelées à prendre une importance grandissante par la suite.