La genèse douloureuse et la réception difficultueuse des écrits de Benvenuto Cellini
Corinne Lucas Fiorato
Lucas Fiorato, Corinne, "La genèse douloureuse et la réception difficultueuse des écrits de Benvenuto Cellini", dans Seizième Siècle, n° 5, 2009, p. 299-318.
Extrait de l’article
Les vicissitudes concernant l’histoire des écrits celliniens sont assez embrouillées, c’est pourquoi, on tentera, dans un premier temps d’en faire la synthèse la plus claire possible.
La Vita de Cellini (1500-1571) n’a pas été publiée au XVIe, mais au XVIIIe siècle ; toutefois on savait, dans les milieux artistiques et politiques florentins contemporains de l’orfèvre sculpteur, que celui-ci avait écrit son autobiographie. Vasari, dans son édition de 1568 des Vite de’ più eccellenti pittori, scultori e architettori, invoqua cet argument pour justifier le fait qu’il ne consacrait qu’une simple notice, plutôt qu’une biographie, à cet artiste dont pourtant la plupart des chefs-d’œuvre étaient déjà réalisés et dont le plus célèbre, le Persée, ne risquait pas de passer inaperçu puisqu’il trônait sous la «loggia dei Lanzi», entre une statue de Donatello et une autre de Michel-Ange, place de la Signoria, l’un des lieux les plus prestigieux de Florence.