Le maître des Heures de Saluces : Antoine de Lonhy
François Avril
François Avril, "Le maître des Heures de Saluces : Antoine de Lonhy", dans Revue de l’Art, 1989, n° 1, p. 9-34.
Extrait de l’article
Les Heures dites de Saluces, conservées à la British Library, sont considérées à juste titre comme l’un des fleurons de l’enluminure savoyarde. Un critique particulièrement qualifié, John Plummer, a pu même écrire dans le catalogue de sa mémorable exposition, The Last Flowering, qu’il s’agissait « d’un des manuscrits les plus beaux et les plus inventifs de tout le XVe siècle ». Souvent cité avec éloge, le manuscrit a été plus rarement reproduit, et ce n’est que depuis peu que ses trente-quatre miniatures ont été intégralement reproduites en couleur dans la monographie que lui a consacrée Clément Gardet.
On ne saurait être assez reconnaissant à l’éditeur d’Annecy d’avoir mis ainsi à la portée du public cet ensemble de peintures. Il reste cependant beaucoup à dire sur les modalités de création de ce livre d’heures, qui furent semble-t-il d’une extrême complexité. Car les Heures de Saluces sont un véritable manuscrit à problèmes.
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Longtemps ce remarquable artiste a fait figure d’isolé, et ne restait connu qu’à travers ce seul manuscrit. Ce n’est que très récemment, en 1982, que son œuvre s’est enrichie de deux nouveaux témoins. Découverts par l’œil infaillible de John Plummer et présentés dans le cadre de l’exposition The Last Flowering, ces deux manuscrits permettaient de cerner davantage la personnalité de l’artiste et ouvraient de nouvelles et intéressantes perspectives sur sa carrière.