Mémoires et journal de J.-G. Wille, graveur du roi
Johann Georg Wille
Mémoires et journal de J.-G. Wille, graveur du roi, éd. par Georges Duplessis, Paris, J. Renouard, 1857, 2 tomes.
Extrait de l’introduction
... qui monte l’escalier de Wille pour le voir et le saluer ? les personnages les plus haut nommés du temps. Les curiolets de Versailles et de Paris lui font leur cour. Il est des gloires qui le sollicitent. Le marquis de Marigny vient encourager ce burin qui travaille à le peindre. Le graveur refuse Clairon, Clairon qui le prie, Clairon qui postule son portrait auprès de lui pour mieux être immortalisée. De Paris, de France, la popularité de Wille a rayonné par l’Europe, les souverains savent son nom, les grands seigneurs sa porte, les amateurs son œuvre. L’Europe le complimente, le consulte, le visite, lui dépêche les talents qui lui naissent du Rhin à la Newa. Lors des ventes fameuses l’Allemagne lui envoie sa bourse et la confie à son goût. Il est le confesseur et le tuteur des caprices des princes, il porte les renommées de France à la connaissance du Nord. La Russie, qui s’éveille à ces choses, lui sourit et le cajole. Le Danemark qui courtise le talent, le Danemark tout entier, roi, nobles, ambassadeurs, il le tient. Correspondant avec Vienne, Berlin, Copenhague, Moscou, recevant le monde ou à peu près, il est le Voltaire de l’art, ce patriarche de la gravure...