La petite flamme de l’Aufklärung : la naissance de la tolérance sous l’obscurantisme du Roy-Soleil à travers la correspondance allemande de la duchesse d’Orléans
Louis Lanoix
Lanoix, Louis, "La petite flamme de l’Aufklärung : la naissance de la tolérance sous l’obscurantisme du Roy-Soleil à travers la correspondance allemande de la duchesse d’Orléans", Lumen, vol. 12, 1993, p. 17-25
Extrait de l’article
Elizabeth-Charlotte du Palatinat, princesse palatine, a vécu de 1652 à 1722. Sous le titre de Madame, elle a été pendant plus de quarante ans la belle-sœur du Roy-Soleil. En 1715, à la mort de Louis XIV, elle est devenue la mère du Régent, Philippe d’Orléans. Elle était venue en France, à 19 ans en 1671, pour se marier avec Monsieur, frère unique du Roi, veuf de la première Madame (’Madame se meurt, Madame est morte,’ avait dit Bossuet). Le mariage, arrangé entre Louis XIV et le père de Liselotte, le calviniste électeur palatin, Charles-Louis, impliquait que la duchesse d’Orléans devait abjurer sa religion et se convertir au catholicisme : cette abjuration a marqué toute la vie de Liselotte. Cette vie, elle la passa entre Versailles, Paris, Marly, Saint-Cloud et Fontainebleau, avec quelques rares incursions en province : cinquante et un ans à regretter son Allemagne natale, et surtout Heidelberg dans le Palatinat et Hanovre où elle avait vécu quatre bienheureuses années auprès de la duchesse de Hanovre, sa tante Sophie.
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