Autour d’un « démariage » célèbre : dix lettres inédites de Marguerite de Valois
Eliane Viennot
Eliane Viennot, "Autour d’un « démariage » célèbre : dix lettres inédites de Marguerite de Valois", dans Bulletin de l’Association d’études sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, année 1996, volume 43, numéro 43, p. 5-24.
Extrait de l’article
La procédure d’annulation du mariage d’Henri IV et de Marguerite de Valois, entamée au printemps 1593 et conclue en décembre 1599, ne pose pas de problèmes historiques particuliers. Motivée par des considérations strictement politiques (le roi, qui venait de s’emparer du trône après des années de guerre civile, et qui n’avait pas eu d’enfants avec sa première épouse, devait se remarier pour installer sur le trône une descendance légitime), elle consista avant tout à trouver un accord où chacune des parties pût trouver son compte, et à construire un dossier juridiquement solide afin que le nouveau mariage fût le moins possible contesté. Est-il pour autant justifié que cet épisode qui touche à l’histoire de France, à celle des institutions, à celle de la littérature (puisque l’une des parties en présence est un grand écrivain et que son divorce lui permit de devenir l’un des plus grands mécènes de son temps), est-il justifié, donc, que cet épisode ait si peu excité la curiosité des érudits que l’on se contente depuis plus d’un siècle d’une seule et même étude, inlassablement reprise dans tous les travaux relatifs à cette période : celle que P. Féret a consacrée en 1876 à la « Nullité du mariage de Henri IV avec Marguerite de Valois » ?