Louis de Navarre († 1376), un prince cadet entre solidarité familiale et ambition personnelle
Phillipe Charon
Charon, Philippe, Louis de Navarre († 1376), un prince cadet entre solidarité familiale et ambition personnelle, Bibliothèque de l’école des chartes. 2011, tome 169, livraison 2, p. 427-497.
Extrait de l’article
Unis comme les cinq doigts de la main : voilà comment ont été décrits les membres de la famille d’Évreux-Navarre, qui, au cours de la première moitié du XIVe siècle, sur fond de crise de la nouvelle dynastie des Valois et de guerre de Cent Ans, ont pris part aux événements de l’histoire du royaume de France. Cette description rend compte du soutien sans faille que Jeanne d’Évreux, Philippe, Louis et Blanche de Navarre, respectivement tante, frères et sœur de Charles II, roi de Navarre et comte d’Évreux (1332-1387), lui ont apporté dans ses relations tourmentées avec la royauté des Valois. Le rôle des reines de France Jeanne d’Évreux, épouse de Charles IV le Bel, et Blanche de Navarre, épouse de Philippe VI de Valois, dans les réconciliations de Charles II avec Jean II puis avec le dauphin Charles, dans les années 1355-1358, a bien été mis en évidence. Celui de son frère Philippe en Normandie, notamment pendant sa captivité entre avril 1356 et novembre 1357, et ensuite, a inspiré au XIXe siècle une thèse d’École des chartes. Mais l’action de Louis de Navarre, deuxième frère de Charles, demeure méconnue, tant en France qu’en Espagne. Qu’en est-il exactement ? Charles entendait-il lui faire jouer un rôle, et si oui, lequel ? Louis s’y plia-t-il, et de quelle manière ? Il était le cadet de la famille des Évreux-Navarre. Montra-t-il, comme d’autres, des velléités d’émancipation voire d’indépendance ?