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Madame de Maintenon vue par Madame de Sévigné

Eva Avigdor

Avigdor, Eva, Madame de Maintenon vue par Madame de Sévigné, Albineana, Cahiers d’Aubigné, 10-11, 1999. Autour de Françoise d’Aubigné Marquise de Maintenon. Tome I. Actes des Journées de Niort 23-25 mai 1996, sous la direction de Alain Niderst ; p. 123-132

Extrait de l’article

Mme de Sévigné et Mme de Maintenon, deux femmes qu’aucun dix-septiémiste ne peut ignorer, ont vécu pour un temps dans le même quartier parisien, elles ont eu des amis communs et elles se sont rencontrées familièrement. Leur destin les a séparées sans que, naturellement, Mme de Sévigné veuille ou puisse perdre de vue celle qui fut pour elle d’abord Mme Scarron, la veuve du poète.

Née dans un bel hôtel particulier de la Place Royale, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné par mariage, veuve à vingt-cinq ans, riche, belle, d’un esprit brillant, accueillie a la Cour et dans les meilleurs cercles parisiens, semble ne pas avoir fréquenté la jeune femme du poète burlesque et l’amie de Ninon de Lenclos. Toutefois lorsque Mme Scarron, veuve à son tour, devient la protégée des hôtels de Richelieu, d’Albret et de Mme Fouquet, quand elle se fait remarquer par Mme de Montespan, elle se rapproche socialement de Mme de Sévigné et surtout de la femme de son cousin Philippe-Emmanuel de Coulanges, la célèbre Marie-Angélique du Gué. Cette dernière, l’une des plus spirituelles et des plus séduisantes femmes du temps, restera l’amie fidèle de Mme Scarron - Mme de Maintenon pendant de longues années. Avant de rencontrer familièrement Mme Scarron, Mme de Sévigné a pu la rencontrer dans le monde ; en effet les deux femmes participent aux fêtes de Fouquet et elles sont présentes à la célèbre fête de Versailles de 1668, Mme de Sévigné et sa fille assises à la table du Roi, Mme Scarron à la table de Mme de Montespan.

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