Mademoiselle de Montpensier, l’autobiographie d’une princesse du sang
Jean Garapon
Jean Garapon, "Mademoiselle de Montpensier, l’autobiographie d’une princesse du sang", dans Cahiers de l’AIEF, année 1988, volume 40, numéro 40, p. 39-49.
Extrait de l’article
Plusieurs biographies toutes récentes attestent de l’intérêt toujours actuel que porte le public cultivé à la figure de la Grande Mademoiselle, avec son non-conformisme, avec le génie de l’échec qui a été le sien. De l’écrivain, on goûte les Divers Portraits de 1659, manifestation éclatante, mais sans lendemain, croit-on, d’un tempérament littéraire... Quant à ses Mémoires, ils demeurent peu connus. Mademoiselle reste, dans l’ordre littéraire, ce qu’elle a été en 1652 dans l’ordre historique, une victime du Cardinal de Retz. Chez elle, il semble que le personnage romanesque, tapageur, nuise à l’être infiniment sensible, contradictoire, attachant qu’elle fut dans sa vie réelle, comme le révèlent les deux mille pages imprimées de ses Mémoires dans l’édition Chéruel. Sait-on que toute sa vie, Mademoiselle s’est montrée aussi originale, sinon plus, dans l’ordre littéraire que dans l’ordre politique et mondain ? C’est par l’écriture, par la rédaction quasi clandestine de ses mémoires que se rachète patiemment cette existence manquée.