Translation and Re-translation : The Memoirs of Eugénie de Montijo, Ex-Empress of France
Shelley Beal
Beal, Shelley, "Translation and Re-translation : The Memoirs of Eugénie de Montijo, Ex-Empress of France", Mémoires du livre, vol. 2, n° 1, 2010
Résumé de l’article
Memoirs of the Empress Eugénie, publié en 1920 chez D. Appleton de New York et Londres (et, en traduction, au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Suède), connut un parcours pour le moins singulier depuis l’achèvement du manuscrit, à Paris, en 1908, jusqu’à sa parution « officielle ». L’impératrice Eugénie, veuve de Napoléon III, y avait apporté sa contribution par l’entremise de confidences faites à son filleul, le comte Maurice Fleury, à condition que la publication de ses mémoires soit posthume. Pour se prémunir contre toute violation du droit d’auteur dans l’intervalle, Fleury et Theodore Stanton traduisirent le manuscrit en anglais en plus d’y ajouter du contenu. Une sorte de pré-édition clandestine et anonyme commença donc à circuler en 1908 et permit par la suite à D. Appleton de se réserver les marchés américain et britannique. On imagine la consternation des éditeurs européens, réduits à publier la traduction d’une traduction. Leurs versions à eux, retraduites en anglais, constituèrent à leur tour une menace au droit d’auteur. À la mort de l’impératrice, en 1920, lorsque D. Appleton publia les mémoires, la narration était passée de la première à la troisième personne, et Fleury était désormais désigné comme l’auteur. La plupart des éditeurs européens n’ayant pas fait ces réaménagements, furent diffusées des traductions censées être identiques mais en réalité bien différentes.
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