Mémoire nobiliaire et clivages politiques : le témoignage d’une courte chronique chevaleresque (1403-1442) (édition critique)
Nicole Pons
Pons, Nicole, "Mémoire nobiliaire et clivages politiques : le témoignage d’une courte chronique chevaleresque (1403-1442)", dans Journal des savants, 2002, n° 2, p. 299-348.
Extrait de l’article
Si l’on examine dans l’importante production historiographique en langue vernaculaire du XVe siècle les chroniques relatant les événements contemporains, on remarque que l’année 1403, année de la nomination du connétable d’Albret, a été prise comme point de départ d’au moins trois d’entre elles, toutes trois relatant principalement des faits d’armes. L’une, qui va jusqu’en 1454, est transmise en compagnie du Roman de Mélusine dans les manuscrits Cambridge, University Library, L1. 2.5., ff. 149-161v et Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 24383, ff. 45r-55r ; ne serait-ce que par son évocation des morts de Louis d’Orléans et de Jean sans Peur, elle laisse apparaître son appartenance à l’historiographie royale : en effet le premier fut tué par le duc de Bourgogne, tandis que le second fut simplement tué au cours d’un entretien avec le dauphin. On trouve un abrégé de cette chronique dans un troisième manuscrit — le Paris, Bibliothèque nationale de France, n.a.fr. 4518, ff. 23-27 — qui contient un récit commençant en 1405 et s’interrompant brusquement avec le chiffre de l’année 1429. Une autre chronique commençant en 1403 est transmise par le manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 5930, ff. 27-28v ; très brève, elle s’interrompt en 1433. Enfin, une troisième chronique se trouve dans trois manuscrits de la seconde moitié du XVe siècle — Paris, Arsenal 4655, ff. 109r-117v ; BnF, fr. 1968, ff. 143r-150v et 23998, ff. 110r-118v. Ces trois chroniques, toutes inédites, sont anonymes et leurs récits divergent sensiblement.
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