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Le couple dans les stratégies compétitives de la Francie occidentale du XIe siècle

Emmanuelle Santinelli-Foltz

Emmanuelle Santinelli-Foltz, « Le couple dans les stratégies compétitives de la Francie occidentale du XIe siècle », Médiévales 65, automne 2013, p. 77-92

Extrait de l’article

Après avoir envisagé la compétition qui se jouait autour du lien matri­monial dans la Francie occidentale du XIe siècle, ce numéro de Médiévales me donne l’occasion de poursuivre l’étude en envisageant la place du couple dans les stratégies compétitives. Le mariage n’est, en effet, souvent qu’une étape – certes importante – de la compétition qui oppose les élites et se poursuit ensuite : les liens matrimoniaux créés peuvent même, parfois, la favoriser. Or, le mariage modifie quelque peu la place et le rôle des individus : si les époux continuent d’appartenir à leur famille respective, ils forment aussi une nouvelle unité de vie, avec ses intérêts et ses ambitions propres. Il s’agit donc ici d’analyser la manière dont le couple se positionne dans ces enjeux : à une époque marquée par l’association plus étroite des épouses à l’exercice du pouvoir de leur mari, l’intervention du couple dans les rivalités pour le pouvoir et les richesses se fait-elle de manière solidaire ? Comment les deux membres du couple interviennent-ils dans ce cadre ? Liés à deux familles qui peuvent être en compétition, comment se positionnent-ils alors dans ce cas ? Cela revient donc à s’interroger sur les relations au sein du couple, mais aussi entre celui-ci et les groupes familiaux auxquels il est lié. Les informations sont cependant déformées par le prisme du regard et des intentions des auteurs, religieux pour la plupart donc avec une vision – voire pour certains une expérience – particulière du couple et de la vie en couple : analyser leurs discours et leurs silences revient donc aussi à s’interroger sur la représentation qu’ils s’en font.

Dans cette étude, j’envisagerai successivement trois cas de figure : d’abord celui où le couple apparaît solidaire ; ensuite celui où les conjoints, tout en étant liés, se trouvent investis différemment dans la compétition ; enfin, celui où ils sont en compétition l’un contre l’autre.

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