Mazarin et les frères Cenami
Claude Dulong
Claude Dulong. Mazarin et les frères Cenami, Bibliothèque de l’École des chartes, 1986, n° 2, p. 299-354.
Extrait de l’article
On peut voir à Lucques un imposant palais Genami. Témoignage de la puissance d’une famille dont les membres, dès le XIVe siècle, occupèrent en Italie d’importants emplois. La puissance provenait de la richesse, et, pour les habitués de la correspondance de Mazarin, le nom évoque surtout des manieurs d’argent : ce qu’étaient en effet, comme tant d’autres de leurs compatriotes, la plupart des Genami établis en France. Le XVIIe siècle, après avoir vu leur splendeur, allait voir leur décadence.
Léon Mirot, dans ses Études lucquoises, a étudié les premières activités et l’ascension des Genami de France, autrement appelés Genayme. A l’origine marchands merciers, ils firent très tôt le commerce de l’argent. D’ailleurs apparentés à des dynasties de finance italiennes, les Raponde, Arnolfîni, Bonvisi, Diodati, Guinigi, auxquelles ils continuèrent à s’allier à l’époque qui nous occupe. C’est au début du XVIe siècle que les Genami, qui ont déjà des comptoirs, non seulement à Paris et Lucques, mais à Venise et Bruges, s’installent aussi à Lyon où ils sont qualifiés de marchands banquiers.