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Étudier les femmes des ministres au temps de Louis XIV. Utiliser et dépasser la prosopographie

Pauline Ferrier-Viaud

Ferrier-Viaud, Pauline, « Étudier les femmes des ministres au temps de Louis XIV. Utiliser et dépasser la prosopographie », Hypothèses, 1/2015 (18), p. 287-298.

Résumé de l’article

L’histoire sociale connaît depuis plusieurs années un renouvellement, grâce à la multiplication des études prosopographiques : cette démarche est notamment devenue un outil de premier plan pour connaître les groupes sociaux, les réseaux, les ascendances, les alliances des individus concernés. Les épouses des ministres de Louis XIV forment une nébuleuse dont les contours doivent être précisés, au sein de laquelle jouent ces réseaux familiaux, politiques, économiques et religieux, qu’il faut déceler et démêler. La prosopographie, entendue comme la recherche des caractéristiques communes à un groupe défini par des critères a priori, est d’une grande utilité pour comprendre qui étaient les épouses des ministres entre 1661 et 1715. En effet, la méthode visant à établir la prosopographie de ce groupe fait apparaître des données en série qui peuvent être cumulées (origines géographiques et sociales, fortune, nombre d’enfants, fonctions curiales) et ainsi donner un état des lieux précis concernant cette population féminine noble, proche du pouvoir royal. Cependant, notre étude ne vise pas l’établissement d’un tableau comparatif ou d’un dictionnaire : le nombre des femmes qui entrent dans ce groupe étant réduit, les sources à notre disposition ne pouvant pas toutes être produites en série, la démarche première de prosopographie doit être « dépassée » pour produire une analyse historique différente. Par conséquent, il est ici question de montrer comment notre étude mobilise la méthode prosopographique et en tire des avantages certains, tout en allant au-delà dans les résultats proposés. Le travail initial utilise donc la prosopographie par la définition d’un groupe d’étude, par la compilation de sources en série, par la comparaison de ces documents, afin de s’intéresser au groupe lui-même et de retracer des invariants au sein de celui-ci.

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