Les lys et le chardon : les écossais de la maison du roi
André Pagès
André Pagès, Les lys et le chardon : les écossais de la maison du roi, dans Bulletin de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier, année 2007, numéro 37, p. 109-120, conférence n° 3942
Extrait du texte
Pour évoquer valablement l’institution, depuis longtemps disparue, à laquelle se réfère le titre de cet exposé, il importe non seulement de la replacer dans le cadre qui fut le sien, mais aussi de redonner à certains termes le sens qu’ils ont perdu de nos jours. C’est pourquoi quelques précisions aussi bien historiques que sémantiques tiendront lieu d’avant propos à cette communication.
Qu’entendait-on par Maison du roi ? Cette expression, apparue en 1671, a été interprétée par les contemporains de façon différente. Pour la plupart, elle désignait six unités de cavalerie : Gardes du Corps, Gendarmes et Chevaux légers de la Garde, Mousquetaires gris et noirs, Grenadiers à cheval entourant la personne du souverain. Au XVIIIe siècle le Père Daniel, historien de l’armée, admet qu’on puisse y inclure les 100 Suisses et les régiments des Gardes française et suisse, mais il en exclut absolument les Gardes de la porte et ceux de la
prévôté de l’Hôtel , car, écrit-il, « ils ne sont pas destinés aux services militaires ». Depuis lors, toutes ces formations sont considérées comme constituant la Maison, se regroupant pour former la « Garde du dedans » et la « Garde du dehors » veillant à la sécurité du roi dans son palais et à l’extérieur de celui-ci.