Hauptseite / Individuen und Gruppen / Soziale Gruppen / Moderne Studien > Les nobles et la ville à la fin du Moyen Âge (…)

Les nobles et la ville à la fin du Moyen Âge dans l’espace francophone

Thierry Dutour

Dutour, Thierry, « Les nobles et la ville à la fin du Moyen Âge dans l’espace francophone », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 13 | 2006, 151-164.

Extrait de l’article

La place des nobles dans la société des villes médiévales est un thème de recherche illustré par des travaux variés et nombreux dans les historiographies de langue allemande, anglaise, castillane, flamande, italienne. Tel n’est pas le cas dans l’historiographie de langue française, du moins pour les XIIIe-XVe siècles, sauf à considérer des manifestations d’intérêt très récentes. Ces cheminements contrastés justifient un examen du traitement du thème par l’historiographie de langue française, dans son domaine privilégié : l’espace francophone, espace à la fois linguistique et culturel. La prise en compte de celui-ci présente l’avantage d’éviter l’identification, souvent faite par les historiens français, de l’espace francophone à la France, de celle-ci à la royauté et de cette dernière à l’État. Dans ce cadre, le thème de la place des nobles dans la société des villes n’a guère retenu l’attention. Cela ne résulte pas d’une absence de curiosité mais du sentiment que celle-ci est déjà satisfaite ou n’a pas lieu d’être. Même si la plupart de ceux qui se sont intéressés à la noblesse ont tenu à examiner un thème qui ne leur paraissait pas justifier de très amples développements, il en résulte un désert historiographique dans lequel émerge, à peu près seul, un article de synthèse dû à Philippe Contamine, paru il y a vingt ans. Aujourd’hui encore « l’image traditionnelle de la ville française médiévale est celle d’une ville de bourgeois au milieu d’une campagne dominée par la noblesse des châteaux » (Jacques Le Goff) alors qu’au contraire pour les Temps modernes, sous la plume d’Emmanuel Le Roy Ladurie, la noblesse apparaît urbaine au point qu’on évoque des « cités du sang bleu ».

Pourquoi ce désintérêt et avec quelles conséquences ? Telle est la question qu’il faut envisager, en sachant qu’embrasser l’ensemble de l’historiographie relative à la noblesse et de celle concernant les villes n’est pas possible, donc sans viser à l’exhaustivité et au risque, évident mais accepté, d’être incomplet et injuste.

Lire la suite (revues.org)