Michel Chamillart, ministre et secrétaire d’État de la guerre de Louis XIV (1654-1721).
Emmanuel Pénicaut
Thèse soutenue en 2002 à l’école des Chartes.
Un exemplaire peut être consulté aux Archives Nationales; pour les démarches administratives, voir la réglementation pour la consultation des thèses de l’école des Chartes.
Extrait du résumé
Les historiens du siècle de Louis XIV n’ont pas brossé de Chamillart un portrait très flatteur. Accusé de faiblesse et de manque de caractère, sinon d’incapacité, ce ministre symboliserait la “ décadence ” des dernières années du règne, l’emprise croissante de Madame de Maintenon sur les affaires, les défaites qui ponctuèrent la guerre de Succession d’Espagne ou encore la crise financière que traversait alors le royaume. Il s’agit là de jugements hâtifs, dont aucun n’est fondé sur une connaissance approfondie du personnage.
Issu d’une honorable famille de robe, Chamillart connut une brillante carrière grâce à la faveur et à l’amitié du roi : en une quinzaine d’années, celui-ci transforma le jeune conseiller au Parlement en contrôleur général des finances, avant de le nommer ministre d’État, puis secrétaire d’État de la guerre. Cette belle ascension s’acheva au mois de juin 1709 par une disgrâce inattendue, et le ministre déchu se retira de la Cour jusqu’à sa mort. Alors que l’histoire ministérielle et institutionnelle de l’Ancien Régime est marquée par un net regain d’intérêt, mais que la seconde moitié du règne de Louis XIV reste mal connue, il a paru intéressant de se pencher essentiellement du point de vue du département de la guerre sur ce ministre étonnant, qui ne fut ni Colbert ni Louvois, mais cumula pendant près d’une décennie la plus grande partie des attributions de ces deux figures exceptionnelles...