Sala et la Cour
Richard Cooper
COOPER Richard, « Sala et la Cour », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2015/2 (N° 81), p. 25-63.
Extrait de l’article
Peut-on refuser à Sala le statut d’écrivain de cour ?
Sala n’était pourtant pas pour autant un poète ou un écrivain de cour, puisque non seulement il ne figure pas sur les comptes royaux en cette fonction, mais encore il spécifie à plusieurs reprises n’aspirer à aucune rétribution matérielle en remerciement de ses dédicaces, et ne tendre qu’à se rappeler à la mémoire de ses illustres princes en les divertissant
Il s’agit là d’une définition assez restreinte de l’écrivain de cour, basée uniquement sur la rétribution ou la pension. Or, dans la dédicace à François Ier des Prouesses, Sala dit explicitement :
[…] vous envoye ce get
Dont nul avoir il ne quiert ne pourchasse
Fors un petit de vostre bonne grace ;
Et tout porte à croire, également, que les manuscrits de Sala datent de l’époque où il a quitté la cour et regagné Lyon, même s’il a bien pu ramasser le matériel sous le règne précédent. Mais comment nier ce titre d’écrivain de la cour à un serviteur royal qui, après trente années de service, se met à dédier aux Valois et aux grands de la cour ses dernières productions, dont une bonne partie traite de la monarchie et de la chevalerie françaises, et fait l’apologie de la politique royale ?