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Comment Lully et ses poètes humanisent Dieux et héros

L. Maurice-Amour

L. Maurice-Amour, "Comment Lully et ses poètes humanisent Dieux et héros", dans Cahiers de l’AIEF, 1965, n° 1, p. 59-95.

Extrait de l’article

Nul ne songerait à faire du Florentin et de ses poètes les inventeurs de leurs héros d’opéra : Vénus ou Psyché, Alceste ou Persée, Armide ou Thésée ont fait leur entrée sur la scène musicale bien avant que ne s’y attachent Benserade, Molière ou Quinault, œuvrant pour Lully. Non, le mérite est ailleurs, comme je me propose de le montrer.
Sans m’attarder sur les sources littéraires — communes aux Italiens des débuts de la musique mélodramatique et aux Français des temps qui nous occupent ici — je rappellerai deux points essentiels d’attraction :
— la mythologie gréco-latine offrant son cortège de divinités et de mortels, le plus souvent par la vision d’Ovide — Fastes, ou Métamorphoses — , parfois avec annexion d’allégories morales ;
— l’épopée proposant, à travers les leçons de l’Arioste et du Tasse, son carrousel de héros et chevaliers : thèmes qu’amollit la pastorale ou que rythme le Ballet de Cour, deux genres dont le divertissement d’opéra conserve certains éléments.

Tel est ce coffre aux trésors dans lequel puisent les poètes pour fournir à leurs musiciens des textes conformes aux courants d’esthétique et de pensée qui mènent alors ce spectacle vers son but et son destin. Un siècle durant l’opéra français vivra de cette substance nourricière.

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