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D’une mythologie l’autre. Troubles dans le genre allégorique louis-quatorzien 

Judith Le Blanc

Judith le Blanc, « D’une mythologie l’autre. Troubles dans le genre allégorique louis-quatorzien », Études Épistémè, 39, 2021

Extrait de l’article

Jamais le politique et l’artistique n’auront été plus étroitement imbriqués l’un dans l’autre que pendant le règne de Louis XIV. La politique-spectacle lui est consubstantielle. La monarchie propagandiste du roi Soleil a su asservir les arts de la scène et créer une continuité du ballet de cour jusqu’à la tragédie en musique, en passant par la comédie-ballet et la tragédie à machines. Si les travaux sur ce que Manuel Couvreur a si bien nommé la « dramaturgie au service du Prince »1sont légion, rares sont les études qui portent sur les cas où il y a risque de disjonction : ceux où la forme artistique reprend ses droits sur le discours politique, où le spectacle résiste à l’univocité du sens, où la tension affleure entre volonté politique et représentation scénique, où la belle machine de la politique-spectacle s’enraye, achoppe ou touche ses limites.

Nous évoquerons cette histoire des troubles dans le genre allégorique à travers un corpus volontairement hétérogène et deux exemples empruntés aux genres « au service du prince » les plus emblématiques, à deux moments espacés du règne de Louis XIV : l’un à l’orée (le Ballet royal de la Nuit, 1653), au lendemain immédiat de la Fronde ; l’autre à la toute fin de la carrière musicale de Lully (Armide, 1686). Le premier offre a priori un cas d’adéquation parfaite entre le sens politique et la forme ; le second un cas où la rupture entre le roi et le spectacle, dont le sujet a pourtant été choisi par ses soins, fut avérée à l’époque.

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