Les intermèdes de Florence et la genèse de l’opéra
Frederick W. Sternfeld
Frederick W. Sternfeld, "Les intermèdes de Florence et la genèse de l’opéra ", Baroque [En ligne], 5, 1972
Extrait de l’article
Les Intermèdes florentins de 1589 sont bien connus dans l’histoire de l’art ; voir, par exemple, les études de Frances Yates sur les Tapisseries de Valois, ou encore celle d’Alois Nagler sur les fêtes théâtrales des Medicis.
Ces Intermèdes figurent moins souvent dans les histoires de la musique, malgré l’excellente édition de D. P. Walker. Parlant des précurseurs de Monteverdi, les historiens citent toujours Peri et ses deux opéras : Euridice (1600) et Daine (1598). Mais on cite plus rarement l’équipe qui collabora, en 1589, à la musique des Intermèdes : Bardi, Rinuccini, Caccini, Malvezzi, Peri lui-même et, le dernier mais non le moindre, Cavalieri. Ces artistes ont exercé une influence profonde sur l’histoire de l’opéra : ils ont établi les formes de l’ouverture, des chœurs homophones, du solo expressif avec fioritures, et du finale concertato : un véritable arsenal de moyens qui ont exercé une influence durable sur Peri, sur Monteverdi et Cavalli, et même sur Lully. Les thèmes humanistes de ces Intermèdes ont également inspiré les livrets des opéras du XVIIe siècle.