Home / Pageantry & festivities / Entries / Modern studies > Le Rétablissement de l’ordre public, ou (…)

Le Rétablissement de l’ordre public, ou l’entrée du chancelier Séguier à Rouen

Marie-France Wagner

Wagner, Marie-France, "Le Rétablissement de l’ordre public, ou l’entrée du chancelier Séguier à Rouen", dans Cahiers du XVIIe siècle, 2003, vol. VIII, 1, p. 128-142.

Extrait de l’article

Pour rétablir l’ordre public, le chancelier Séguier entre à Rouen le lundi 2 janvier 1640. Séguier est alors l’équivalent du Garde des Sceaux (ministre de l’Intérieur). Il siège au conseil du Roi, est protecteur de l’Académie Française après le Premier ministre. C’est à ce titre que Corneille, en un discours (épidictique) de convention, lui dédicace Héraclius : « pour offrir quelque chose à Votre Grandeur qui n’en fût pas entièrement indigne, j’aurais eu besoin d’une parfaite peinture de toute la vertu d’un Caton, ou d’un Sénèque » (353). Seconde figure politique du royaume après Richelieu, puis après Mazarin, il allie des goûts d’humaniste et de collectionneur (Constant, 1990 1433-1434). Il reste de cet événement — le plus brillant de sa carrière —outre les mentions citées dans les oraisons funèbres, le récit du Diaire ou Journal du voyage du Chancelier Séguier en Normandie, rédigé par François de Verthamont, maître des Requêtes, et annoté par Floquet, suivi des Pièces inédites relatives aux séditions de 1639 en Normandie, extraites de deux volumes manuscrits compilés par le chancelier Séguier (Bercé 1976 et 1992, q.v.), et des documents picturaux de Charles Le Brun, une suite de douze sanguines rehaussées de lavis qui se trouvent au Musée de Stockholm (Francastel 184-187). Le premier dessin a servi de croquis à la célèbre toile du Louvre. Calquant, le cérémonial sur celui de l’entrée solennelle, Le Brun compose, ordonne et magnifie le déplacement de Séguier qui ainsi, à l’instar des triomphateurs antiques ou des rois victorieux, prend possession de la ville en y pénétrant.

Lire la suite (Société d’études pluridisciplinaires du dix-septième français)