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Les entrées royales françaises à la fin du Moyen Age

Bernard Guenée

Guenée, Bernard, "Les entrées royales françaises à la fin du Moyen Age", dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 111e année, N. 2, 1967. p. 210-212.

Extrait de l’article

On présente ici le résultat d’une enquête sur les entrées royales françaises, dont le dossier paraîtra dans la collection des « Sources d’histoire médiévale » publié par l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes. L’étude des comptes des villes et des récits des chroniqueurs montre qu’une entrée du roi dans une bonne ville de son royaume devient au cours des XIVe et XVe siècles une cérémonie de plus en plus importante, de plus en plus complexe, de plus en plus lourde de sens. Au début du XIVe siècle, quand le roi s’approche d’une bonne ville, son principal souci est d’y trouver le vivre et le couvert. Le moment essentiel de sa très brève entrée est donc celui où les bourgeois lui remettent les dons qu’exige le droit de gîte et sans lesquels lui-même et sa suite ne pourraient point vivre. Par la suite la remise des dons au roi subsiste toujours ; les dons sont même de plus en plus coûteux ; mais l’attention des organisateurs et des spectateurs de l’entrée s’y arrête de moins en moins, caria cérémonie se complique d’innovations multiples. Dans la première moitié du XIVe siècle, une entrée compte déjà, en plus de la remise des dons, l’oraison que le roi fait dans la principale église de la ville, les serments où il promet de faire respecter les droits et les libertés de l’église locale, et aussi parfois de la communauté laïque locale, enfin un dîner et des réjouissances sur lesquels aucun chroniqueur ne juge bon de s’appesantir.

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