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Une entrée royale au XIXe siècle : Charles X à Mulhouse en 1828

Marie-Claude Vitoux

Marie-Claude Vitoux, "Une entrée royale au XIXe siècle : Charles X à Mulhouse en 1828", dans Histoire, économie & société, Année 1998, Volume 17, Numéro 2, p. 287 - 298.

Extrait de l’article

Mulhouse, ou plutôt Mulhausen puisqu’elle garda son nom germanique
jusqu’en septembre 1848, ville libre alliée aux cantons suisses jusqu’à ce qu’à demi-consentante, à demi-contrainte, elle opte pour le rattachement à la France en 1798, Mulhouse accueille le souverain français Charles X le 11 septembre 1828.

Une ville, un Roi, une fête de quelques heures, codifiée pour être signifiante, mais signifiante de quelle alliance ? Le Roi est-il alors un souverain incontesté qui vient obtenir soumission d’une ville nouvelle ? La ville est-elle au contraire en mesure de négocier son soutien et de se faire payer sa fidélité ? Une entrée royale dans une ville du royaume est toujours un acte politique dont la signification se donne à voir autant qu’à dire : les discours prononcés par les protagonistes, les récits postérieurs qui en sont autorisés et qui organisent la mémoire de l’événement mais aussi la mise en scène de la ville, le trajet, les décorations des arcs de triomphe aux tapisseries, tout concourt à donner sens.

Certes, en ce début de XIXe siècle, l’organisation de la fête réemploie les éléments médiévaux et modernes mais elle n’en est pas prisonnière et le rituel, s’il est fixé, n’est pas figé : dès lors, l’étude de l’agencement des éléments festifs, des gestes et des mots des protagonistes, de l’insertion de la fête dans l’espace urbain permettra d’analyser la nature de l’alliance qui, en septembre 1828, est scellée entre le Roi et sa nouvelle « bonne ville » de Mulhouse.

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