De la fête monarchique à la fête galante dans Les Plaisirs du bal de Watteau
Georgia J Cowart
Cowart, Georgia J, « De la fête monarchique à la fête galante dans Les Plaisirs du bal de Watteau », Dix-huitième siècle, vol. 49, no. 1, 2017, p. 247-261.
Extrait de l’article
Les Plaisirs du bal de Watteau (vers 1716-1717) offre un commentaire visuel de la gravure de Le Pautre illustrant la relation d’un bal donné à Versailles lors de la grande fête de 1668. Dans les deux cas, l’artiste fait du bal − parfait hybride d’activité théâtrale et sociale − la manifestation privilégiée d’une société de spectacle utopique ; mais la version de Watteau peut se comprendre comme la transformation délibérée du bal réglé à la dignité compassée tel que le représente Le Pautre, et par là comme hommage symbolique à un mode de vie plus relâché en train de s’imposer alors que Paris devenait le centre économique et artistique du royaume à la place de Versailles. Tandis que les fêtes immortalisées par Le Pautre mettaient en avant la présence du roi, celle que dépeint Watteau attire notre attention sur son absence, en illustrant les plaisirs de la vie à la cour débarrassés des contraintes qui leur étaient jadis inhérentes.
Voir en ligne : De la fête monarchique à la fête galante dans Les Plaisirs du bal de Watteau (Cairn)