Résumé de l’article

L’article examine l’éventualité de liens entre la dynastie des rois burgondes descendants de Gibica et certains fonctionnaires qui servirent sous leurs successeurs mérovingiens. On a fait appel ces dernières années à des méthodes prosopographiques pour étayer l’idée que certains membres de cette ancienne dynastie royale burgonde vivaient encore à l’époque mérovingienne et que certains soulèvements régionaux devaient s’interpréter comme des tentatives de renverser les Francs. Deux événements en particulier – le coup d’État raté du patrice Aletheus et la querelle entre le patrice Willebad et le maire du palais franc – ont nourri les théories qui tentent de reconstruire une histoire de la dynastie de Gibica après la conquête. L’article, en montrant combien les arguments s’appuyant sur cette thèse sont problématiques, met la forte improbabilité de ces liens en évidence. Tout au long des VIe et VIIe siècles, les Mérovingiens et leurs élites ont sciemment eu recours à des stratégies de dénomination dans le but d’éveiller une conscience régionale et de faire valoir un statut social privilégié. Les noms à connotations historiques sont utilisés pour revendiquer des droits ; et, l’article le montre, cette manière d’agir implique rarement des liens de parenté. Elle renvoie à des prétentions légitimées par un passé commun.

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