Des « rites de passage » avant van Gennep : les cérémonies funéraires dans les traités antiquaires et « ethnographiques » de la première modernité (XVIe-XVIIIe siècle)
Christian Grosse
Christian Grosse, « Des « rites de passage » avant van Gennep : les cérémonies funéraires dans les traités antiquaires et « ethnographiques » de la première modernité (xvie-xviiie siècle) », Anabases, 23 | 2016, 99-114.
Résumé de l’article
Rappelant le travail d’archéologie de l’ethnologie et de l’histoire comparée des religions auquel Arnold van Gennep se livre entre 1905 et 1920, ce texte montre qu’il remonte progressivement jusqu’à l’ouvrage de l’antiquaire Claude Guichard, Funérailles et diverses manières d’ensevelir des Romains, Grecs et autres nations (1581), identifié comme l’un des premiers témoignages de la « méthode comparative ». En suivant un cheminement similaire, l’article met en évidence la manière dont se construit et se diffuse, dès la Renaissance, à partir des travaux des antiquaires, des récits de voyages et d’une science des cérémonies d’État en formation, un vaste corpus de connaissances comparatives sur les rites funéraires « de tous les peuples du monde » et, dans une certaine mesure aussi, sur les rites nuptiaux. Ces connaissances, qui commencent à être synthétisées au xviie siècle, jettent les bases d’un savoir et d’une théorisation sur les rites de passage en général, dont l’ouvrage de van Gennep, Les rites de passage (1909) constitue l’un des aboutissements.