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Exemple aristocratique et mode funéraire dans la Gaule mérovingienne

Bailey K. Young

Bailey K. Young, "Exemple aristocratique et mode funéraire dans la Gaule mérovingienne", Annales, année 1986, volume 41, numéro 2, p. 379-407.

Extrait de l’article

Lorsqu’en 659 elle sentit la mort approcher, Gertrude, abbesse de Nivelles, donna de strictes instructions relatives à son vêtement funèbre : il fallait qu’on ne lui mît qu’un cilice et qu’un « très grossier » voile de nonne donné par quelque pèlerin, sans autre ornement, insista-t-elle, qui fût de laine ou de lin. Une telle insistance suggère qu’elle savait combien cet excès d’humilité choquerait de la part de celle qui, nonne ou pas, se trouvait être la fille de Pépin de Landen et d’Itta. Après tout, Theodechilde, l’abbesse fondatrice de Jouarre, qui mourut seulement quelques années plus tard, fut enterrée avec un manteau brodé de fils d’or moins splendide sans doute que la superbe tunique (fig. 1) dont la broderie colorée imite la joaillerie du temps et qui a été associée à la sépulture de la reine Bathilde, morte à la même époque dans sa retraite monastique. Bien que rien ne suggère que les religieuses emportaient la même riche joaillerie que leur parenté jusque dans la tombe, il semble que l’on s’attendait à ce que leur rang fût reconnu dans la mort comme dans la vie.

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