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Pour une préhistoire du coq gaulois

Colette Beaune

Colette Beaune, Pour une préhistoire du coq gaulois, dans Médiévales, 1986, n° 10, p. 69-80.

Extrait de l’article

En 1981, survenait une querelle assez comique entre le quotidien belge « Le Soir » et la revue « Archistra ». Le premier avait traité le coq gaulois de « malheureux volatile de basse-cour » qui n’aurait été choisi comme emblème national qu’à cause d’une vague homophonie dépourvue de sens (Gallus = le coq ou le Gaulois en latin). Pour le journal belge, le coq était un motif iconographique récent et factice. Seuls les drapeaux de la Révolution triomphante (en 1792-1793), ceux de la monarchie de Juillet auraient utilisé ce dessin, ignoré de l’Empire, qui préféra l’aigle, et de l’Ancien Régime ou de la Restauration, attachés au drapeau blanc. La première guerre mondiale en aurait ensuite imposé une diffusion générale.

Emblème récent et emblème factice, que le coq gaulois ? Le Moyen Age en avait connu la signification ethnique et l’image, ou plus exactement il avait fabriqué deux images antithétiques de celui-ci ; celle défavorable des ennemis du roi de France et celle favorable mais plus tardive de ses partisans. Le coq gaulois avait un double langage, c’était une parole inversée mais ce n’était pas une parole dépourvue de sens. Au contraire, son ambivalence s’expliquait par la richesse foisonnante des références symboliques possibles.

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