Quand les musiciens colonisaient les hôtels aristocratiques parisiens
David Hennebelle
Hennebelle, David, « Quand les musiciens colonisaient les hôtels aristocratiques parisiens », Dix-huitième siècle, 1/2011 (n° 43), p. 61-76
Extrait de l’article
Le chercheur qui œuvre à restituer le monde musical du 18e siècle ne peut manquer, à la lecture des périodiques musicaux ou des pages de titre des œuvres musicales éditées, de voir domiciliés, derrière les hauts murs de pierre de taille et les portes cochères des hôtels aristocratiques parisiens, un nombre impressionnant de musiciens. Pourtant, ce fait n’a pas, jusqu’à présent, suscité de recherches spécifiques de la part des musicologues et des historiens. Si les résidences aristocratiques peuvent désormais être considérées comme les hauts lieux du patronage musical de la bonne société. Si, en leur enceinte, nous savons que mécènes, dédicataires, commanditaires, hôtes, collectionneurs, musiciens amateurs et professionnels donnent corps à des foyers musicaux fastueux et créatifs, ils sont rarement regardés comme le lieu d’habitation des musiciens. En outre, on a souvent tendance à considérer chacune de ces demeures comme une entité unique, toute entière investie par la maison aristocratique qui lui donne son nom, en oubliant que, comme le note Mathieu Marraud, « nombre de ces hôtels, démembrés et parcellisés, reçoivent des roturiers de toutes catégories ». Et parmi eux, les musiciens ne sont pas les moins nombreux.
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