Benserade, Michel Lambert et Lulli
L. Maurice-Amour
L. Maurice-Amour, "Benserade, Michel Lambert et Lulli", dans Cahiers de l’AIEF, 1957, n° 1, p. 53-76.
Extrait de l’article
Réhabiliter Benserade ? Non. Mais plutôt le mieux connaître et surtout lui donner dans l’histoire de la musique dramatique au XVIIe siècle la place légitime qui lui revient. Déjà les travaux de Henry Prunières, de MM. Paquot et Silin ont montré que Benserade sut élever le vers de ballet à la dignité d’un genre littéraire. Néanmoins il reste marqué dans l’esprit de certains irréductibles par les attaques injustes de Scarron, de Boileau, de Fure- tière, si souvent citées sans discernement. Emile Magne, pourtant bon connaisseur de la société précieuse, ne va-t-il pas jusqu’à le qualifier de « mince diseur de sornettes et faiseur de versicu- lets » ? Sans doute n’eut-il jamais l’occasion d’étudier de près la poésie de Benserade mise en musique ; car pour l’apprécier à son exacte mesure il est indispensable de ne la pas dissocier des airs auxquels elle était destinée. En effet, si l’on s’est beaucoup occupé des vers pour les personnages de ballets — vers à lire ou réciter — , on ne s’est guère soucié des nombreux vers pour sérénades, récits, airs et chansons — vers à chanter.