Donné as menestrels … qui juerent devant monseigneur d’une rotte et d’unez orghes portatives. Chanteurs, musiciens et ménestrels à la cour de Hainaut sous les Bavière, 1345-1417
Ludovic Nys
Nys, Ludovic, « Donné as menestrels … qui juerent devant monseigneur d’une rotte et d’unez orghes portatives. Chanteurs, musiciens et ménestrels à la cour de Hainaut sous les Bavière, 1345-1417 », Revue du Nord, vol. 432, no. 4, 2019, p. 707-754.
Extrait de l’article
Aux confins septentrionaux du royaume, entre l’Angleterre et l’Empire, les comtés de Flandre et de Namur et le duché de Brabant, le comté de Hainaut des Bavière-Straubing a joué un rôle d’interface, s’appuyant sur une habile politique matrimoniale, scellant tour à tour des alliances avec les Valois de France, ceux de Bourgogne, les Plantagenêt-Lancastre, les Luxembourg et les Habsbourg. Quand bien même sa cour était modeste, à la mesure d’un territoire relativement exigu, cette position au carrefour des mobilités dynastiques allait en faire à l’époque un lieu d’échanges tant dans les domaines artistiques, littéraires que sur le terrain de la musique. Les ménestrels, musiciens, chantres, conteurs issus du terroir hennuyer, ceux également qui, venant d’autres cours européennes, y étaient de passage, s’y rencontraient, dont on imagine qu’il leur arrivait d’y partager répertoires et mélodies, contribuant à l’élaboration de cette culture de cour que l’on dit communément « internationale ». C’est à cette réalité, de même qu’à celle plus prosaïque de la vie à la cour de ces familiers des comtes et leur entourage qu’est consacrée cette étude qui s’appuie sur une exploitation systématique des sources hennuyères, comptes de la recette générale, de justice et comptes domaniaux.