La Restauration de la musique de la Chapelle royale et les fantômes de l’Ancien Régime (1814-1815)
Youri Carbonnier
Youri Carbonnier, « La Restauration de la musique de la Chapelle royale et les fantômes de l’Ancien Régime (1814-1815) », Annales historiques de la Révolution française, 379, 2015, 165-182.
Extrait de l’article
Lors de la première Restauration, en 1814, la Musique impériale est provisoirement maintenue sous la direction de Jean-François Le Sueur, malgré les réclamations d’anciens musiciens du roi survivants. La nouvelle Musique du roi, organisée en janvier 1815, garde l’essentiel des acquis de la période précédente, dont son directeur, et la moitié de son effectif. Elle intègre quelques anciens, dont le surintendant Martini, mais aussi bon nombre de nouveaux venus. L’Ancien Régime transparaît dans des choix terminologiques et dans le remplacement des femmes par des jeunes garçons. L’essai avorté de revenir en arrière durant les Cent-Jours entraîne toutefois le retour des chanteuses et donne à la Musique du roi la physionomie qu’elle garde jusqu’à sa dissolution en 1830. Elle s’inscrit moins dans un impossible retour à l’Ancien Régime que dans la continuité de la Chapelle impériale, elle-même inspirée de celle des anciens rois.