Les Femmes savantes de Molière et la question des fonctions du savoir
Catherine Kintzler
Catherine Kintzler, "Les Femmes savantes de Molière et la question des fonctions du savoir", dans XVIIe siècle, n° 211, 2001/2.
Extrait de l’article
La comédie, par opposition à la tragédie, est « bourgeoise » et non héroïque. Elle ne touche pas aux « grands intérêts d’État », mais à ce que François Regnault appelle la question de la maisonnée. Aussi l’enjeu de nombre de comédies de Molière est-il le mariage ; les comédies parviennent à élaborer une solution à la contradiction entre le vœu des amants et la pression sociale. Le fait qu’on puisse se marier sans nécessairement se soumettre aux pouvoirs hiérarchiques traditionnels y est accepté sans pour autant qu’on soit obligé d’introduire un désordre fondamental dans les rapports sociaux. Les tenants de l’ordre y sont certes ridiculisés, mais sans pour autant être totalement désavoués.
L’exemple des Femmes savantes illustre parfaitement cette fonction de compromis.