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Résurrections princières de la tragédie grecque à la fin du règne de Louis XIV : l’Électre de Longepierre (1702) et l’Iphigénie en Tauride de Malézieu (1713)

Jean-Philippe Grosperrin

Jean-Philippe Grosperrin, "Résurrections princières de la tragédie grecque à la fin du règne de Louis XIV : l’Électre de Longepierre (1702) et l’Iphigénie en Tauride de Malézieu (1713)", Anabases, 2, 2005, 115-145.

Résumé de l’article

Les deux tragédies étudiées ici parallèlement constituent deux expériences marginales dans les années 1700-1715, conçues dans un cadre strictement aristocratique et au rebours du goût dominant, et témoignent d’un désir primitiviste de renouer radicalement avec le modèle grec. Dans le sillage de la Querelle des Anciens et des Modernes, elles manifestent l’alliance étroite des antiquisants installés à la Cour et des princes leurs protecteurs, unis au sein d’une même «  société  » dans la défense d’un «  grand goût  » déterminé par un hellénisme nostalgique. Cependant ces essais de résurrection de la tragédie grecque demeurent fortement tributaires de la culture moderne  : Longepierre réécrit Sophocle à partir des canons imposés par Corneille et surtout Racine, et Malézieu oriente la tragédie d’Euripide vers la célébration d’une civilisation idéale qui concorde avec l’esprit du Télémaque ou même de l’opéra. Par leur singularité, ces tragédies «  à l’antique  » peuvent éclairer le statut problématique du modèle grec dans le classicisme français.

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