Extrait de l’article

Apanage des plaisirs royaux, la chasse demeure, sous les règnes de Louis XV puis de Louis XVI, l’objet d’un engouement inaltérable. Elle se déroule toute l’année selon un calendrier précis et n’est pas circonscrite à une aire géographique : le roi chasse aussi bien alentour Versailles qu’en des lieux éloignés, ainsi à Compiègne lors de ses séjours estivaux. L’oeuvre picturale contemporaine, dont la Tenture des chasses de Louis XV constitue le parfait exemple, donne à voir l’activité de ces ferventes assemblées : le déroulement de toute chasse royale repose sur une organisation rigoureuse, tant humaine que matérielle, avec la définition des lieux de rendez-vous, qu’ils soient simple signal (une croix, un poteau, etc.) ou pavillon.
Rois chasseurs, rois bâtisseurs : la conjugaison de leurs passions pour la chasse et l’architecture touche jusqu’à la distribution des maisons royales, et la place réservée au cérémonial affecte de façon variable chacune d’elles. Si, à Versailles, la « salle à manger des Retours de chasse » accueillait spécifiquement le roi et ses invités, la distribution de Compiègne exclut toute pièce répondant à un usage strictement cynégétique : ainsi la chambre de Louis XV servait à la fois au botté et à la poudre du roi, dans un défilé perpétuel de courtisans. Construits pour l’agrément des chasses, ainsi que l’avait été le château de Versailles en son temps, les pavillons apparaissent comme autant de points de convergence de ces deux infatigables passions. L’abondance des sources ne permet pas dans ces pages une étude exhaustive de ces édifices, exposée en détail ailleurs. Aussi, la confrontation des pavillons dans un panorama synthétique rendra compte ici de leur histoire méconnue et pourtant essentielle dans la perception du quotidien des souverains.