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De la froideur de Diane au Palais de la Volupté : quelques aspects de la chasse dans la poésie de la seconde moitié du XVIIe siècle

Sophie Tonolo

Sophie Tonolo « De la froideur de Diane au Palais de la Volupté : quelques aspects de la chasse dans la poésie de la seconde moitié du XVIIe siècle », Dix-septième siècle, 1, 2005 (n° 226), p. 41-53.

Extrait de l’article

La forêt et la chasse sont le lieu et le moment de prédilection pour l’extraordinaire, pour la confrontation avec le monde des animaux et celui des dieux, si souvent confondus. Chasse, amour et mort sont inextricablement liés » : à l’heure du Grand Siècle, ces propos d’Armand Strubel qui ponctuent son étude du symbolisme de la chasse chez Ovide semblent encore de mise. Gisèle Matthieu-Castellani, Mythes de l’eros baroque,...
suite souligne combien les mythes d’Actéon et de Diane, réinvestis dans la poésie néo-pétrarquiste de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle, étaient porteurs d’une conception sadomasochiste d’eros et d’une vision antagoniste des sexes féminin et masculin. La mythologie liée à la chasse ou la description d’une scène de vénerie viennent sous la plume des poètes lorsqu’ils veulent dire le désir, le pouvoir, mais aussi lorsqu’ils sondent les instincts humains les plus enfouis et les plus obscurs.
Cependant, largement investie dans la poésie renaissante, de Ronsard à D’Aubigné en passant par Scève, Du Bellay, Jodelle, Habert ou Desportes, la mythologie de la chasse aurait-elle épuisé ses ressources pour les créateurs du siècle suivant ? Les images de la chasse ne supporteraient-elles plus que ces éternels lieux communs de la femme inaccessible, idéale et froide Diane, divine et cruelle, associée au cliché de l’Aurore ? Ou bien, au contraire, la profusion des traités de chasse en ce siècle d’or ne s’accompagne-t-elle pas d’un renouvellement du sujet en poésie ? Sans mettre en valeur un phénomène spectaculaire, efforçons-nous de montrer que le réservoir imagé constitué autour de la chasse connaît des inflexions sensibles dans son traitement sous la plume de poètes galants mineurs ou d’artistes majeurs comme Tristan, Scudéry, Le Moyne, Saint-Amant ou La Fontaine.

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