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Un cheval pour mon royaume ! La place du cheval dans la représentation équestre du roi (XVIe-XVIIIe siècles)

Bleuenn Ricordel

Ricordel, Bleuenn, Un cheval pour mon royaume ! La place du cheval dans la représentation équestre du roi (XVIe-XVIIIe siècles), master, université Rennes 2, 2012.

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Un de mes oncles a coutume de dire : « L’Homme, la plus noble conquête du cheval », résumant dans cette malicieuse inversion la profondeur du respect et de la passion familiale pour cet animal et révélant l’origine du titre que j’ai choisi. A la recherche d’un sujet de mémoire et attirée par la peinture, je me suis demandé s’il existait des travaux étudiant la monture du monarque absolu, trouvant ainsi, avec l’aide de mon directeur de mémoire, une brèche historiographique dans laquelle je me suis engouffrée. La phrase que je prends à rebours dans mon titre est tirée du Richard III de William Shakespeare, où le protagoniste éponyme crie : « A horse ! A horse ! My kingdom for a horse ! » lorsque sa monture est tuée sous lui au cours de la bataille finale. Pour sa survie, Richard III est prêt à troquer son royaume contre un cheval, c’est dire qu’ils sont en quelque sorte interchangeables.
L’idée de ce travail est d’aborder l’iconographie du prince par sa monture afin de comprendre ce qui fait que le royaume et l’animal sont en quelque sorte similaires ou complémentaires. L’image du souverain cavalier est, d’après les historiens et les historiens de l’art, très politisée. Du reste, c’est pour cette raison que les statues équestres ont été si maltraitées pendant la Révolution. Et si, en peignant le roi cavalier, que ce soit en portrait d’apparat, à la guerre ou à la chasse, l’artiste dévoilait la manière « officielle » d’envisager le royaume de France et son gouvernement ? Par quels moyens le peintre établit-il les aspects qui rendent l’Etat et la bête comparables ? Comment peut-on déceler dans la façon de représenter le monarque à cheval une évolution dans les rapports du prince avec ses sujets, les institutions, les arts, les techniques, en un mot avec son temps ? Telles sont les interrogations qui sous-tendent cette étude. Mais cette dernière s’intéresse également à la représentation du pouvoir. Qu’est-ce que le pouvoir ? Qui l’incarne ?

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