Cour de France.fr

Accueil / Vie quotidienne / Corps, costume et parure / Etudes modernes / Le sein de la reine : Symbolique(s) et politique de la féminité dans la (…)

Le sein de la reine : Symbolique(s) et politique de la féminité dans la France moderne (XVIe – XVIIIe s.) 

Stanis Perez

Perez, Stanis, « Le sein de la reine : Symbolique(s) et politique de la féminité dans la France moderne (XVIe – XVIIIe s.) », Francia, 48 (2021), p. 335-344.

Extrait de l’article

Il arrive qu’un geste suffise à tout exprimer. Pudiquement, la jeune Catherine de Médicis porte sa main droite à la hauteur sa poitrine dénudée. Elle a les yeux clos, le dernier soupir a été rendu. Voilà ce que sera son image pour l’éternité grâce au sépulcre qu’elle a commandé à Germain Pilon. Quant à l’ébauche de Girolamo della Robbia, figure terrifiante et macabre, elle finira dans un dépôt, oubliée de tous jusqu’à la Révolution. Le modèle était alors méconnaissable, résumé à un transi émacié, pourvu d’une cage thoracique bien trop visible et d’une poitrine tombante. Bien évidemment, le gisant définitif de la reine a fixé, une fois pour toutes, un modèle physique très florentin, avec sa gestuelle digne de Botticelli et la plastique impeccable des vénus antiques. Rien à voir avec la triste évocation de la décomposition des chairs, ce qui soulignait autrefois la vanité des mortels. Que signifie ce choix ? En l’absence de documentation, et sans tomber dans le piège de la psychologie rétrospective, on ne saurait répondre. Mais on peut toutefois relever que, si l’on s’en tient à la figuration des seins de la souveraine, une fois de plus, la symbolique et l’anatomie ont tutoyé le politique autour d’un organe féminin par excellence. Est-ce à dire que le sein de la reine serait équivalent à cette jambe du roi si souvent exhibée dans les peintures officielles ? L’hypothèse mérite d’être vérifiée ou, tout au moins, explorée.

Lire la suite : Perspectivia.net


Dans la même rubrique