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Petite étude du grand habit à travers les mémoires quittancés de la comtesse d’Artois (1773-1780)

Pascale Gorguet Ballesteros

Pascale Gorguet Ballesteros, « Petite étude du grand habit à travers les mémoires quittancés de la comtesse d’Artois (1773-1780) », Apparence(s), 6, 2015

Extrait de l’article

Fille de Victor-Amédée III, roi de Sardaigne, prince de Piémont et duc de Savoie, et de Marie-Antoinette de Bourbon, Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805) épouse, le 16 novembre 1773, en la Chapelle royale de Versailles, le troisième petit-fils de Louis XV, Charles-Philippe, comte d’Artois, futur Charles X. Elle devient ainsi la belle-sœur du Dauphin et de son épouse, Marie-Antoinette d’Autriche. Petite, peu jolie mais douce de tempérament, cette personnalité apparemment modeste se révèle être une femme consciente des derniers rebondissements de la mode, à la lecture des mémoires des fournisseurs de sa garde-robe. Ces mémoires, regroupés en un fonds particulier, saisis à la Révolution et conservés aux Archives nationales à Paris, sont une mine précieuse de renseignements pour toute étude de l’évolution du costume féminin dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Ils sont adressés à la dame d’atours de la comtesse d’Artois, Jeanne-Marie-Louise Thècle Moreton de Chabrillan, comtesse de Bourbon-Busset (1733-1812), seconde épouse de François-Louis-Antoine de Bourbon, comte de Busset et Châlus, maréchal de camp des armées du roi. Les premiers mémoires datent de 1773, année de l’arrivée de la princesse à Versailles, et s’échelonnent jusqu’en 1787. Un certain nombre d’entre eux sont relatifs à des grands habits, ensembles vestimentaires particuliers, à la fois par leur composition immuable et leur usage réservé aux membres de la famille royale – reines, princesses, sœurs, belles-sœurs et cousines du roi – et aux dames ayant été présentées au roi et à la reine. Les mémoires quittancés émanent de différents fournisseurs, marchands d’étoffes, tailleurs, couturières et marchandes de modes, et sont abondés et détaillés, contrairement aux quelques documents d’archives relatifs à la garde-robe de Marie-Antoinette, parcellaires et inégaux dans leurs informations. Grâce à cette documentation abondante et inédite, il est possible de mener un travail de recherche uniquement dédié au grand habit.

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