Le processus d’enrichissement du cardinal Mazarin d’après l’inventaire de l’abbé Mondin
Claude Dulong
Claude Dulong, "Le processus d’enrichissement du cardinal Mazarin d’après l’inventaire de l’abbé Mondin", dans Bibliothèque de l’École des chartes, année 1990, n° 2, p. 355-425.
Extrait de l’article
Quand débuta le processus d’enrichissement en France du cardinal Mazarin? C’est en janvier 1640 qu’il s’était définitivement établi dans le royaume, y ayant été appelé par Louis XIII et Richelieu. Trois ans plus tard, au moment où il devint principal ministre, ses avoirs en espèces se seraient élevés à quelque 600 000 livres, sans parler de ce qu’il avait à Rome. Ce chiffre, c’est Mazarin lui-même qui le donne, pour montrer, en quelque sorte, sa modération. Mais, ce faisant, il soulève un problème, car les revenus avoués qu’il perçut pendant cette période ne pouvaient suffire à lui procurer une telle épargne, compte tenu de ses frais et acquisitions. Et comment expliquer les surprenantes liquidités dont il disposa dans la même période ? Il avait plusieurs comptes bancaires, était en mesure de prêter de l’argent et d’investir en des opérations d’envergure. Il faut donc que le « mécanisme » de l’enrichissement fût déjà en place.