Un compte de l’Hôtel du roi sur tablettes de cire, 10 octobre-14 novembre [1350]
Elisabeth Lalou
Elisabeth Lalou. Un compte de l’Hôtel du roi sur tablettes de cire, 10 octobre-14 novembre [1350]., Bibliothèque de l’École des chartes, 1994, n° 1, p. 91-127.
Extrait de l’article
Le manuscrit latin 8727B de la Bibliothèque nationale conserve un compte de l’Hôtel du roi, ignoré jusqu’à présent, qui indique les dépenses du roi et la reine, réparties entre les six métiers de l’Hôtel, Paneterie, Echansonnerie, Cuisine, Fruiterie, Ecurie et Chambre, du 10 octobre au 14 novembre d’une année non précisée. Ce volume faisait suite à un autre, aujourd’hui perdu.
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C’est précisément leur caractère de compte journalier de l’Hôtel qui rend ces tablettes si précieuses. Il existe en effet des comptes en nombre de plus en plus important à mesure que l’on avance dans le XIVe siècle. Mais les comptes de l’Hôtel du roi sont peu nombreux, et les comptes journaliers de l’Hôtel encore plus rares. On possède deux comptes absolument équivalents pour le règne de Philippe le Bel : l’un court du 28 avril 1301 au 31 mars 1302, l’autre du 9 septembre 1303 au 2 février 1304. Par la suite, on a conservé des fragments de comptes de l’Hôtel pour l’Ascension 1331, la Saint-Jean 1346 et la Saint-Jean 1349, un fragment pour 1349-1350, un autre enfin pour Noël 1350. Mais il s’agit toujours de comptes donnant des récapitulés de sommes, jamais de comptes journaliers proprement dits. Les comptes de la dépense de l’Hôtel du roi Jean pendant sa captivité en Angleterre, tenus par son chapelain et notaire Denys de Collors, sont beaucoup plus approchants du compte qui nous intéresse ici, mais exceptionnels en raison des circonstances.