Distances, rencontres, communications. Les défis de la concorde dans l’Empire carolingien
Martin Gravel
Martin Gravel, "Distances, rencontres, communications. Les défis de la concorde dans l’Empire carolingien", Memini, 13, 2009, 85-98.
Extrait de l’article
L’Empire carolingien doit être conçu comme un réseau de relations, comme l’enchevêtrement des liens du baptême, du sang, de l’alliance, de l’amitié, de la servitude et d’une multitude de fidélités. Adopter cette conception et abandonner le cadre de pensée institutionnel de l’homo modernicus, c’est se donner le meilleur point d’observation pour saisir les fonctionnements sociaux de la période. Ce dépaysement volontaire montre le destin de l’Empire carolingien comme le déroulement imprévisible d’un immense jeu d’interactions dynamiques, multiformes, complexes dans leurs enchevêtrements et bien souvent déroutantes. Assurément, cet objet d’histoire impose aux médiévistes la distanciation critique des anthropologues.