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Figurer la mécanique : l’énigme des théâtres de machines de la Renaissance

Luisa Dolza

Luisa Dolza, "Figurer la mécanique : l’énigme des théâtres de machines de la Renaissance", dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 51-2 2004/2.

Extrait de l’article

Il y a plus de soixante ans, les Annales consacraient un numéro spécial à une réflexion sur la situation de l’histoire des techniques dans l’histoire générale. Marc Bloch y dénonçait le silence des historiens sur l’équipement technique avant le XIXe siècle. Lucien Febvre recommandait le développement d’une « histoire technique des techniques », appuyée sur des études précises et approfondies des diverses sources : textes, objets, archives. Ce travail devait être la première phase d’une intégration de l’histoire des techniques dans l’histoire générale. En 1978, Bertrand Gille, avec son Histoire des techniques, engageait une « entreprise critique » d’envergure, qui prenait pour point de départ les réflexions et les propositions de Bloch et de Febvre. Il disposait alors des nombreuses études qui avaient déjà considérablement enrichi « l’histoire technique des techniques ». Elles se sont multipliées depuis.

Il demeure néanmoins un objet de cette histoire, une source qui a résisté aux efforts des historiens pour l’analyser et définir son statut, c’est le « théâtre de machines ». C’est particulièrement vrai des « théâtres », nombreux et fort prisés, qui fleurirent entre les années 1570 et 1620. Alors même que ces ouvrages constituaient une des principales sources de connaissance sur les techniques mécaniques au début de l’époque moderne, pour différentes raisons que cette étude analyse, c’est presque toujours négativement qu’ils ont été appréciés. Les théâtres de machine ne répondaient pas aux questions que leur posaient les historiens, de sorte qu’ils ont traversé quatre siècles de notre histoire comme une énigme.

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