La mort du roi Henri IV (14 mai 1610). Analyse du compte rendu d’autopsie de Jacques Guillemeau
Patrice Le Floch-Prigent, Philippe Bonnichon, Denis Pariente
Le Floch-Prigent, Patrice / Bonnichon, Philippe / Pariente, Denis, « La mort du roi Henri IV (14 mai 1610). Analyse du compte rendu d’autopsie de Jacques Guillemeau », dans Histoire des sciences médicales, 2009, 43 (2), p. 177-184.
Extrait de l’article
La mort du roi de France Henri IV est bien documentée quant au lieu (dans son carrosse immobilisé, 11, rue de la Ferronnerie), à la date (14 mai 1610) et à l’heure (vers 16 heures) de son assassinat, et quant à la personne du criminel : François Ravaillac (exécuté le 27 mai 1610, en place de Grève, à Paris), son absence apparente de complice et ses mobiles politiques et religieux. Les conditions médico-légales sont moins connues, bien que décrites par des témoins oculaires qui n’ont pas eu la précision des rapports de la criminalistique actuelle, et surtout avec le rapport nécropsique publié par Jacques Guillemeau (1612). Celui-ci établit la nature des lésions mortelles d’Henri IV sous le deuxième coup de couteau de Ravaillac avec perforation du poumon gauche puis du tronc de l’artère pulmonaire. La durée de survie après le coup mortel peut être estimée selon les lésions rapportées et les suites immédiates, relatées par les témoins historiques.
L’analyse des trajets des deux coups portés ayant atteint Henri IV apporte quelques précisions sur les conditions matérielles de l’assassinat : positions respectives de l’assassin et de sa victime malgré un manque de données initiales tant littérales que picturales, et la disparition des pièces matérielles : corps d’Henri IV (profané à Saint-Denis, en octobre 1793), couteau de Ravaillac probablement disparu, enfin le carrosse d’Henri IV est non documenté.