Napoléon face aux experts (1795-2001)
Jean-François Lemaire
Lemaire, Jean-François, "Napoléon face aux experts (1795-2001)", dans Histoire des sciences médicales, 37, 2003 (2), p. 181-190.
Extrait de l’article
Indépendamment des quelques praticiens qui lui ont donné leurs soins durant sa vie, depuis le bon docteur Bienvelot à Auxonne jusqu’à Antommarchi ou Arnott à Longwood en passant bien sûr par Corvisart aux Tuileries, on ne compte plus les auteurs, médecins ou non, qui, aux quatre coins du monde, se sont préoccupés de sa santé, faisant crisser leur plume ou cliqueter leur ordinateur sur les défaillances de celle-ci, principalement en ce qui concerne sa maladie terminale, le plus souvent dans le cadre de travaux historiques. Néanmoins, on peut considérer qu’à sept reprises, l’intéressé a été l’objet d’une expertise médico-légale dont on sait combien la finalité est différente d’une consultation, même si leur déroulement à toutes deux peut paraître similaire. Après l’examen du patient ou une étude sur pièces, le consultant confirme ou réforme un diagnostic, mais surtout intervient au niveau du traitement qu’il maintient ou modifie. A partir des mêmes gestes, l’expert décrit ce qu’il voit, interprète ce qu’il lit et formule des conclusions ou des hypothèses. Ainsi Frank à Vienne, Mestivier à Moscou, Shortt ou Mitchell à Longwood, ont été des consultants ; Coste et sans doute Heurteloup aux Invalides, des experts ; de même Antommarchi qui cumula d’être médecin-traitant et, lors de l’autopsie, expert. Qualifié dans les deux cas, même s’il aura été meilleur dans ce rôle-là que dans l’autre...
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