Désir, plaisir et pratiques sexuelles sous le regard d’un médecin de la Renaissance
Jean-Michel Agasse
Agasse, Jean-Michel, "Désir, plaisir et pratiques sexuelles sous le regard d’un médecin de la Renaissance", dans Seizième Siècle, n° 7, 2011, p. 85-97.
Extrait de l’article
Tenter de démêler les liens qu’entretiennent érotisme et médecine n’est sans doute jamais chose aisée, mais lorsqu’il s’agit d’une période comme la Renaissance, la difficulté s’accroît, semble-t-il, et pour deux raisons au moins. D’une part, pour d’évidentes raisons de filiation - l’héritage gréco-latin dont cette médecine est étroitement tributaire -, on ne saurait se dispenser, et notamment sur la question de l’érotisme, d’un détour par l’Antiquité. D’autre part les savants de la Renaissance sont de grands citateurs. Or, par définition, le citateur s’avance masqué, d’autant plus, serait-on tenté de dire, qu’avec l’érotisme, on touche au domaine de l’interdit. Dans leur ouvrage Sexualité et savoir médical au Moyen Age, Danielle Jacquart et Claude Thomasset recommandent
« d’accorder la plus grande importance à ce qui est implicite, à la partie allusive du discours [...]. L’appréciation du degré d’adhésion ou de passivité de celui qui livre le texte au public est aussi d’un intérêt capital. »